Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Instant Volé...
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 6 171
22 mars 2014

La Mort s'invite à Pemberley - P.D. James

PDate de sortie: mars 2013

Pourquoi ce livre?

"Orgueil et Préjugé" de Jane Austen a dû tomber récemment dans le domaine public car de nombreux livres de suites ont fleuris dans les étalages des libraires. 
J'aime bien Jane Austen, ou plus particulièrement "Raison et Sentiments" (mon préféré), "Orgueil et Préjugés" et "Emma". J'avoue avoir eu quelques difficultés avec d'autres, alors, oui, quelque part il fallait que j'essaie de lire une de ces "suites". 

Pourquoi P.D. James dans ce cas là?

La première raison est sans doute que les autres suites potentielles ont été écrites par des auteurs de romans sentimentaux et que cela me faisait un peu peur. Je veux dire: s'attaquer à un monument de l'écriture qu'est Jane Austen ne se fait pas à la légère. Il faut avoir un certain niveau pour ne pas faire tomber une histoire aussi délicate et intelligente dans la banalité et le commun.  

Deuxièmement, j'essaie de combler mes lacunes en auteur policier. 

Troisièmement, j'avais lu un article plutôt flatteur dans une revue professionnel. Livre Hebdo je crois.

Et puis la couverture est jolie (oui je sais, quel argument! ).

Le résumé

 Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa sœur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l’imposante bibliothèque du château. Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sœur d’Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes.
Dans La mort s’invite à Pemberley, P.D. James associe sa longue passion pour l’œuvre de Jane Austen à son talent d’auteur de romans policiers pour imaginer une suite à Orgueil et Préjugés et camper avec brio une intrigue à suspense. Elle allie une grande fidélité aux personnages d’Austen au plus pur style de ses romans policiers, ne manquant pas, selon son habitude, d’aborder les problèmes de société – ici, ceux de l’Angleterre du début du XIXe siècle.

Le scenario

Au vue de l'entreprise et de la réputation de l'auteur, je vais y aller sans gants.

Le scénario se tient, et on en attend pas moins d'une écrivain de son expérience, mais c'est la construction de l'intrigue qui me pose quelques problèmes, ce qui est assez gênant pour un roman policier. Peut être ais-je une vue pas assez large, ce que l'on peut imputer à mes peu nombreuses lectures de policier, mais il m'a toujours semblé que l'interet de ce genre consistait pour l'auteur à guider ses lecteurs sur des bonnes et des fausses pistes afin qu'il se fasse sa propre idée au moment où à lieu la révélation finale. 
Ici, je n'ai pas eu l'impression d'être aiguillée d'une quelconque sorte. J'ai même eu l'impression de relire les même témoignages un trop gros nombre de fois. Surtout celui du cocher. Une fois suffisait largement, au delà c'est rébarbatif. 

Sans doute l'auteur a voulu coller au plus prés de ce que peut être justement le côté rébarbatif d'une procédure de justice, mais un lecteur n'est pas un historien, un lecteur ne veut pas subir ça, un lecteur veut avoir l'impression d'en apprendre un petit peu plus à chaque fois. 

Or là, on a de vagues présomptions sur les autres personnages impliqués, surtout parce qu'ils sont décrits et qu'un auteur palabre rarement pour rien, mais c'est très très vague. Personnellement j'ai brodé ma propre version de l'histoire et au final j'ai trouvé le fin mot de l'histoire terriblement... à la fois commun et alambiqué. 

J'ai trouvé que tout ça manquait cruellement de passion. 

Autre chose: tout cela marchait aussi très bien sans Orgueil et Préjugés, et c'est peut être ce qui me gène le plus. La personnalité de Darcy et d'Elisabeth n'ont aucune influence dans l'histoire. 
Telerama indiquait dans sa critique que l'auteur "évite le pastiche", ah ça oui, il n'y a rien de l'ambiance propre aux oeuvres de Jane Austen. Rien de cette étincelle de malice qui nous fait sourire ou qui étreint notre coeur de joie ou de tristesse. Certes, on peut plaider qu'un meurtre n'a rien d'amusant, mais je suis sur que l'auteur original aurait su tourner cela de façon plaisante. P.D. James a rendu cela mortellement sérieux, avec un brin de dépression et un ton empesé.

Ainsi le "New York Times" peut bien dire qu'on pourrait croire à certain moment que Jane Austen a elle même écrit ce livre, moi je dis que le ou la critique en question n'a pas dû relire ses oeuvres depuis un moment. Ou alors la version originale est bieeeen différente de celle française. Mais j'ai un doute.

Bien sur, cette critique là est liée uniquement à l'adaptation d'une oeuvre existante, mais c'est le risque qu'à voulut prendre P.D. James. Et comme je l'ai dit plus tôt, ce n'est certainement pas une oeuvre qu'on s'approprie à la légère.

Les personnages.

Eh bien, cela rejoint ce que je viens de dire. Pour ma part, je n'ais pas retrouvé mon Elisabeth adorée, qui ne se laisse pas fléchir, qui trouve toujours le moyen de tourner sa propre situation d'un bon côté. Certes, on lui connaissait des moments de découragement, mais elle se reprenait vite, car elle avait du bon sens. Dans ce roman, je l'ai trouvée plate et très souvent absente.

Mais pire que toucher à Elisabeth, P.D. James m'a massacré Darcy. Elle en a fait une espèce de chiffe molle qui se laisse porter par le courant. Mon Darcy! Celui qui était assez confiant pour deux, qui prenait ses responsabilités au quart de tour, qui une fois ses décisions prises s'y tenait, un homme de son importance avec son sérieux, mais aussi sa douceur... Non je défaille devant le portrait qu'en fait l'auteur à partir du décès.

 

Elle m'a pourri aussi Charlotte et Lydia...

Néanmoins j'ai bien aimé le personnage d'Alveston et j'ai trouvé amusant de retrouver des personnages issu d'autres livres (je me suis toujours demandé ce qui se passerait si tout ces personnages se rencontraient). 

Le style/L'auteur

Tout ça manquait de passion! Je le répète. Quand on adapte l'un des livres les plus romantique qui existe au monde, on lance la musique et on imagine un crime passionnel. On fait enquêter Elisabeth plutôt que de la laisser écrire des lettres et jouer la potiche à côté de son mari ! 

Sinon l'auteur a un style tout a fait lisible, mais je pense que pour juger de sa valeur il me faudra lire une autre de ses oeuvres. Et voir si elle mérite son titre de "nouvelle reine du crime" (pour l'instant je suis pas convaincue). 

Le mot de la fin

Je n'ais pas vraiment été séduite, ça se voit, mais ce n'est pas un mauvais livre. Il a l'air de plaire à pas mal de personne. C'est peut être juste que je m'attendais à mieux, à quelque chose de plus classique peut être. Je pense qu'il vaut mieux parfois s'en tenir à du classique que de faire un coup dans l'eau.  

Note: 12/20

Publicité
Commentaires
Un Instant Volé...
Publicité
Newsletter
Publicité