Les Princes Marchands, tome 1 : Une Affaire de Famille - Charles Stross
Date de sortie : 2006
Pourquoi ce livre ?
Par interêt de découvrir une série à mi-chemin entre SF et Fantasy.
Le résumé: (de moi, petite fofolle que je suis)
Prenez une jeune médecin reconvertie en journaliste spécialisée dans l'économie et les biotechnologies. Aidée d'une attachée de recherche documentaire, Miriam met au jour un scandale financier qui pourrait bien être le scoop de l'année si il était publié. Malheureusement, la direction du journal y est elle même salement impliquée...et décide donc de licencier sur-le-champ les deux jeunes femme, prétextes fallacieux à l'appui, et en leur faisant comprendre qu'elles risquent de très très gros ennuis si jamais l'idée leur venait de divulguer l'affaire.
Au même moment, la mère adoptive de Miriam lui remet l'héritage laissé par sa mère naturelle : un médaillon gravé d'un dessin compliqué, grâce auquel Miriam, ébahie, se retrouve propulsée vers un monde inconnu, un univers parallèle où l'Europe est sous le joug des Huns, où le modèle économique américain est resté figé au Moyen Age et où les richesses sont partagés par un petit nombre de nobles. Le Clan règne en maître sur les transactions du nord de l'Amérique : et, comble du comble, Miriam est l'une des leurs! Dotée du pouvoir de voyager entre les mondes, elle fait partie de l'élite du Clan, et sa brusque réapparition pourrait bien lui valoir quelques inimitiés dans cette société où les intrigues vont bon cours, et où armes automatiques et bombes remplacent avantageusement poisons et poignards....
Le scenario
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la saga des Princes Marchands nous offre autre chose que ce à quoi on est habitués en science fiction matinée de fantasy.
C'est en quelques sorte une bonne surprise, mais je ne m'attendais pas à une intrigue si...mature. Dans le sens où il est souvent question d'argent, de politique, voire de modèles économiques. Pour comparer ça à quelque chose de connu, j'ai eu l'impression de lire un polar sur le milieu de la mafia! Mais c'est bien là l'objectif de l'auteur : montrer le Clan sous son vrai jour, celui d'une sorte de ligue commerciale du Moyen Age européen, dépourvue de scrupules. En ceci, l'approche de l'auteur est similaire à celle de KJ Parker sur la trilogie Loredan : introduire des notions « bassement » économiques et matérielles dans un monde de fantasy.
L'aspect humoristique est assuré par certaines situations cocasses, dont beaucoup naissent des (non) efforts d'adaptation de Miriam à son rang et à ce nouvel univers : porter de lourdes robes, se conformer au protocole...tout en veillant à rester en vie!
De l'autre coté du miroir, les plus riches ont accès aux innovations du monde moderne, mais leurs habitudes de vie et leurs valeurs restent globalement moyenâgeuses. D'où de savoureux décalages : une jeune fille de bonne famille apprend à coudre, jouer du violon, minauder en public, rêver au prince charmant, porter de belles robes ouvragées...et éventuellement à tirer au pistolet et à dormir avec une mitraillette MP5 sous son oreiller.
Je dois toutefois avouer que l'illustration de couverture n'est absolument pas appropriée : les personnages représentés ont l'air juvéniles, voire même sortis de Final Fantasy, alors que l'héroïne a 30 ans bien sonnés, un divorce et un enfant derrière elle, et des préoccupations d'adultes.
Les personnages
Aucun ne m'a réellement captivé. On va dire que chacun remplit son rôle. Miriam est un peu trop âgée et un peu trop sérieuse pour que je puisse m'identifier à elle.
Le style/l'auteur
Correct, sans plus. J'ai été un peu déçue de ne pas découvrir un univers flamboyant comme celui de la Londres d'En bas de Neil Gaiman, mais il semblerait que ce soit un choix délibéré de la part de l'auteur.
Bref
Angle d'attaque assez novateur, mais qui ne plaira pas à une majorité du lectorat de fantasy habitué à plus de...fantaisie. Les considérations économiques en rebuteront beaucoup mais je trouve que ça reste équilibré par rapport au reste du livre (même si je n'ai toujours pas compris certains trucs!).
Avec du recul sur cette lecture datant de quelques années maintenant, je m'aperçois néanmoins que cette série ne m'a pas semblée assez spéciale pour ressentir le besoin impérieux de m'intéresser aux autres tomes. Avis pas désagréable mais neutre. en revanche convaincue que c'est du très bon matériel pour une adaptation télévisée.
Note
13,5/20