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15 février 2014

Dans le Jardin d'Iden - Kage Baker

 

Iden

 

Date de sortie : 2004

Pourquoi ce livre ?  Tout d'abord pour son originalité de ton. Lorsque j'ai eu 13-14 ans, biberonnée à Lanfeust, j'ai éprouvé l'envie de sortir des sentiers battus de la SF/fantasy. Suite à une critique publiée dans, justement, le Journal de Lanfeust, « Le jardin d'Iden » a fait parti des premiers heureux élus de cette quête littéraire prometteuse.

 Soyons francs : ce magazine (et par extension les éditions Soleil) propose rarement des BD excentriques ou innovantes, se contentant de rester dans la ligne de la fantasy moyenne mais traitée de façon efficace et professionnelle. En revanche, leurs pages consacrées à la critique littéraire ne m'ont jamais déçues et je les considérais jusqu'à recemment comme une très bonne référence pour dénicher des perles rares. Jasper Fforde ? Ils en ont parlé en temps et heure. Kage Baker ? Pareil. Je ne serai pas surprise qu'ils aient également chroniqué Scott Lynch dès le premier tome des aventures de Locke Lamora.

 Bref, autant leurs Bds me paraissent honnêtes sans être transcendantes (réaction de vieille? Signe de maturité ? Serai-je enfin sortie de l'adolescence ?), autant leurs articles littéraires sont des avis précieux qui se révélent souvent justes.

 

Le résumé:

XXIVe siècle. Une compagnie toute-puissante, Dr. Zeus, Inc., a découvert le voyage dans le temps. Son but : envoyer des agents immortels dans le passé à la recherche d'espèces vivantes disparues et d'un patrimoine culturel anéanti au cours des siècles. Mendoza est un de ces agents. Recrutée au XVIe siècle dans les donjons de l'Inquisition, elle montre très vite des capacités étonnantes en botanique. Sa première mission l'envoie en Angleterre, en 1554, période agitée qui voit Marie Tudor accéder au trône. Mendoza doit sauver une variété de houx (disparue cent ans plus tard) dans le jardin d'un certain William Iden. En compagnie d'autres agents "infiltrés", elle fait preuve d'une passion exclusive pour son travail. Malgré sa misanthropie notoire, elle s'attache pourtant à un mortel, un jeune hérétique idéaliste et fougueux. La période, hélas, ne se prête pas à une telle relation et Mendoza est tenue de taire sa véritable identité... Dans le jardin d'Iden mêle science-fiction et réalisme historique avec un style dynamique et un sens de l'humour ébouriffant. Voyage dans le temps, aventures historiques, passion romanesque, voici le premier récit d'une série d'aventures où l'on retrouvera Mendoza et ses collègues immortels. Une bonheur de lecture totalement jubilatoire !

 

Le scenario : Parfois je me demande s'il est vraiment judicieux de vouloir juger ainsi un livre à travers son scénario. De très bons livres ont une trame aussi épaisse qu'une feuille de papier cigarette, et le contraire existe aussi...

 C'est un élément important certes, voire primordial, mais est-ce vraiment indicatif ? Est ce vraiment utile ?

 Tout ça pour dire que je voulais écrire au sujet du jardin d'Iden ce que j'ai déjà dit pout 99% des autres chroniques écrites jusqu'à ce jour : « le scénario est pas mal, pas forcément très tarabiscoté, pas ultra simpliste non plus, bref voilà ça tient la route et ça permet à l'auteur de développer ses personnages ». Soit c'est moi qui ai du mal à me renouveler, soit en vérité il n'y pas grand chose à expliciter sur un scénario, si ce n'est de lire le livre directement.

 Rah, quelle magnifique critique littéraire je suis, vraiment :)

 Il faudrait juger le scénario à l'échelle globale de la série, et donc lire tous les tomes...tâche plutot difficile car seuls les deux premiers ont été traduits à ce jour.

 

Les personnages : En vérité, ce sont bel et bien les personnages qui sont à l'honneur dans ce premier tome. Il s'agit d'abord de se familiariser avec Mendoza et son mentor, ainsi qu'avec le fonctionnement de la Compagnie. Le scénario du premier tome est sans doute insignifiant en regard du « grand scénario » que l'auteur prévoit sans doute de déployer tout au long de sa série « La Compagnie ».

 L'héroine, c'est Mendoza. Une rousse espagnole, sauvée des donjons de l'Inquisition au XVIe siècle pour devenir une voyageuse du temps, spécialisée dans la botanique et l'Angleterre elisabéthaine, son corps modifié comme celui d'une... cyborg. Vous comprenez ce que je voulais dire en parlant d'originalité et de mélange des styles ?

 En dehors de Mendoza, il n'y a guère que deux autres personnages réellement importants. Trois, si l'on compte la Compagnie comme une entité presque humaine, ce qui est à mon avis l'impression voulue par l'auteure.

 On découvre finalement très peu de choses sur la Compagnie dans ce premier tome. Tout au plus comprend-t-on que sur des critères flous, certaines personnes sont choisies à certains époques, ces élus étant destinés à suivre leur formation (endoctrinement?) pour mener à bien les objectifs de la Compagnie. Ce manque d'information est à la fois frustrant, mais vraisemblablement voulu. Ainsi, il est plus facile de comprendre les sentiments de Mendoza, sa découverte du terrain lors de sa première véritable mission. Mendoza n'est à aucun moment chiante, MarySuesque ou banale. Tout au plus peut-on s'étonner de son apparent détachement par rapport à sa mission (personnellement, j'aurais été à deux doigts d'hyperventiler d'excitation à l'idée de voyager dans le temps). Le fin du livre n'en est que plus percutante : on assiste au réveil de Mendoza, à sa prise de conscience, et elle bascule tout à fait du coté de l'individu qui pense, agit et ressent plutot que de la simple « entité » envoyée sur ordre de la Compagnie (entitée pourtant douée d'une intelligence redoutable, ne me faites pas dire que Mendoza était au départ une oie écervelée!)

 

Le style/l'auteur : Style agréable, pas trop surchargé. On évite les longues descriptions, travers le plus courant de la fantasy et de la SF. L'humour portant plus sur l'ironie (le temps est exploité exactement l'espace : on ne prend pas ses vacances à Marrakech en 2013, mais dans l'Amérique amérindienne du XIVe!) que sur le comique de situation.

 

Bref : Au final, une œuvre assez atypique dans le paysage de la SF. Le voyage dans le temps est un sujet cliché, c'est la façon dont il est traité qui en fait toute la saveur, même si un tome ne suffit absolument pas pour statuer sur les limites du talent de Kage Baker (qui sont à mon avis largement au dessus de la moyenne).

 Le tome 2 de la série, « Coyote Céleste », se focalise sur le mentor de Mendoza, et si je l'ai un peu moins bien aimé, c'est plus à cause de la période choisie que de la narration, qui m'a parue plus portée sur l'ironie, tout à fait en accord avec ce personnage.

 Le 3eme tome n'a malheureusement pas été traduit en français (à ma connaissance), pourtant il est paru il y a treize ans maintenant !

 

Note : 18/20

 

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15 février 2014

L'Age de Déraison - J. Gregory Keyes - Tome 1 : Les Démons du Roi Soleil - Tome 2 : L'Algèbre des Anges

Allez hop, une petite chronique très en retard (pardon pour mon absence sur ce blog...j'ai plein de livres en stock, promis!) en attendant de rédiger mon propre commentaire sur Complètement crâmé! (cf critique de Mkat).

Aujourd'hui au menu, les deux premiers tomes de la quadrilogie L'Age de Déraison :

tome 1 b

tome 2

tome 3

tome 4

 

 

Date de sortie:

2007

 

Pourquoi ce livre ?

J'aime le XVIIIè siècle et les mecs en bas, jackettes et chaussures à boucles. J'aime l'irrationalité de la fantasy et la rigueur des sciences et les arts et la profusion d'idées nouvelles de cette époque. D'autres questions ?

 

Le résumé:

1681 : Isaac Newton, dont le génie s'est tourné vers l'alchimie, découvre le mercure philiosophal, qui permet de manipuler les éléments à travers l'éther. Du coup, en 1720, la guerre entre la France de Louis XIV, dont la vie ne s'est pas arrêtée en 1715, et l'Angleterre de George Ier va s'en trouver changée, les membres de l'Académie des sciences et de la Royal Society rivalisant pour donner à leurs pays des armes toujours plus performantes. Parmi elles, le mystérieux « canon de Newton », qu'un ancien élève de l'alchimiste anglais passé au service de la France est en train de mettre au point. Afin d'empêcher la catastrophe que ses propres recherches ont rendue possible, le jeune Benjamin Franklin, alors apprenti imprimeur éperdu d'admiration pour Newton, quitte Boston pour Londres. Aidé sur place par les élèves du maître alchimiste, et en France — mais sans le savoir — par l'ancienne secrétaire de Mme de Maintenon et un garde des Cent-Suisses, il lui faudra affronter d'imprévisibles ennemis : non seulement des individus sans scrupules mais aussi des créatures qui manipulent les hommes depuis cet éther même que ceux-ci croyaient manipuler...

     Un roman historique décalé peuplé de personnages mythiques, un wargames en costumes que l'on croirait sorti de la collaboration de Mark Twain et d'Alexandre Dumas.

 

Le scenario

Comme dans tout roman ambitieux se déroulant dans un monde riche (ici, l'Europe et les colonies américaines), nous suivons plusieurs histoires parallèles, chacune centrée sur un protagoniste en particulier. La narration reste en revanche à la 3eme personne.

 

Les personnages

Je n'ai pas eu de réel coup de cœur pour aucun des personnages du premier tome. Sans doute parce que l'intrigue prime avant tout, et qu'on sent bien que le plus interessant est à venir : comment vont-ils réagir aux évenements qui vont faire basculer le monde dans le chaos (et de fait définitivement éloigner le livre du genre « roman historique » pour débouler avec fracas, drame et panache dans la catégorie « fantastique ») ?

 

D'autre part, chaque personnage est un archétype (la courtisane, le scientifique, l'apprenti, le littéraire, le musicien, le rabbin, l'indien, le pasteur anglican, le mathematicien, la femme mortellement dangereuse qui s'habille en homme et passe son temps à être totalement badass), ce qui empeche certes de creuser leur psychologie et de les faire exister en tant que personne, mais permet de gagner en lisibilité, de décrire tout un panel de réactions possibles face à l'alchimie et aux Anges (dictées par la condition, le profit personnel, les croyances) et de planter le décor pour le deuxième tome, où la narration s'attaque réellement aux destinées de tous ces personnages. Ainsi dans l'Algèbre des Anges, je me suis beaucoup plus attachée à Benjamin (Franklin) et ….euh, à l'indien dont j'ai oublié le nom mais que j'aimais bien. Et puis l'action s'ouvre à Prague, ce qui est me caresser dans le sens du poil.

Deuxièmement (allez, comme dans nos copies de philo au lycée!), faire agir et parler des grands noms de cette époque et les faire se croiser (Newton, Franklin, Voltaire...) est un plaisir coupable que ces romans s'empressent d'exaucer.

Enfin, c'est aussi un voyage à travers les villes joyaux de cette époque : Versailles, Londres, Prague, Venise....

 

Le style/l'auteur

Correct sans plus. Les passages les plus diffiles sont ceux des fameux « anges » et des évenements particuliers qu'ils engendrent. A la fin du deuxième tome, je n'arrive toujours pas à me les représenter d'une façon précise....ce qui ajoute à leur mystère. Les situations decrites, sans être sanglantes ou inutilement dures, ne sont pourtant pas complaisantes et sans doute plutot proches de la réalité (les compagnies de brigands de grand chemin sont bien loin de Cartouche!)

 

Bref

La lecture recente du 2e tome (suivant celle du premier tome de près de...6 ans, comme vous le voyez je ne suis pas du tout pressée de finir mes trilogies/quadrilogies) m'a donné envie de lire la suite. C'est un bon signe, comme qui dirait.

Je pense qu'il était necessaire que quelqu'un écrive sur cette période à la fois pleine de mysticisme, de raffinement et de clairvoyance pour en faire une uchronie. L'algèbre des anges est un pari réussi, mais qui manque peut etre d'une touche de je ne sais quoi de fantaisie pour en faire réellement un de mes incontournables. Toutefois, pas de jugement hatif : je vous dirai ce qu'il en est à la fin du 3eme tome !

 

Note

 

16/20

 

 

28 décembre 2013

Mercy Thompson, tome 7: La morsure de givre - Patricia Briggs

mercy-thompson-7-morsure-du-givre-patricia-briggsDate de sortie: Septembre 2013 [NOUVEAUTE]

Pourquoi ce livre?

Haha, je suis fan de la série de Mercy Thompson depuis le début... Depuis cette periode qui en fait n'est pas si lointaine de ça où les éditeurs ont commençé à sortir ces petits livres de poches d'urban fantasy qu'on appelle maintenant plus bit-lit, surfant sur la vague vampires et monstres de la série Twillight. 
A l'époque j'avais flashé sur la couverture du premier tome, bleu sombre, avec cette brune au milieu et ses tatouages sur les bras. En lisant j'ai été charmé par la personnalité de l'héroine, et disons le caremment, fantasmé sur Adam, le loup garou alpha qui vit face à elle.
J'aimais aussi qu'elle soit sa propre créature, et par là même son propre maitre. Pas un vampire, pas un loup garou. 

Du coup, vous imaginez, alors que j'étais persuadé que le tome 6 cloturait la série, voila que je tombe en faisant mes courses de noël sur le tome 7! 
Ni une ni deux, je l'ai rajouté à ma déja trop grande pile de livres (je vous raconte pas la torture quand j'ai fait la queue à La FNAC. Ca pèse des tonnes...).

Le résumé

Pour Mercy Thompson, mariée depuis peu à Adam Hauptman, charismatique Alpha de la meute locale, ç’aurait dû être un Thanksgiving paisible en famille. Elle était loin d’imaginer que faire du shopping avec sa belle-fille Jesse risquait de virer au cauchemar. Et pourtant, lorsqu’elle ne parvient pas à joindre Adam par téléphone, ni aucun membre de la meute, la jeune femme sait que ceux qu’elle aime courent un grave danger. Aidée par des alliés improbables, Mercy va devoir une fois de plus voler au secours des siens.

 

Le scénario

Je vais être franche, l'auteur aurait peut être dû arrêter au tome précédent avec la révélation sur les origines de Mercy. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé le livre, j'ai retrouvé Mercy, Adam et toute la meute avec grand plaisir, mais le scénario est... je ne dirais pas prétextuel car ça n'amène à rien, et en fait ça, c'est un soucis: on n'apprend RIEN de nouveau, à moins que l'auteur veuille nous emmener par la suite sur une pente un peu glissante, ce qui pourrais être, ou pas.
Et l'autre soucis c'est que certaines actions sont un peu tirées par les cheveux. Je pense notamment à un certain transfert d'argent par voie "subliminale" si on peut dire (pratique les liens de couple, on peut tout faire avec: la cuisine, le repassage, du babysitting....) une réutilisation de magie fae inutile elle aussi, un mercenaire fae disparut dans la nature à la fin du livre et enfin un combat final qui laisse perplexe.
A la fin on se dit: tout ça pour CA ?!?! 
Vous l'aurez compris, le scénario n'est pas vraiment le point fort de ce tome.

Les personnages

Ils n'ont guère changé depuis la dernière fois, et je pense que c'est tout de même une bonne chose dans une série. Ce tome nous permet de faire un peu plus connaissance avec l'un des loups d'Adam: Ben, on en apprend plus aussi sur le fils de Zee: Tad, et Mme Briggs profite de ce volume pour faire un lien avec son autre série se passant dans le même univers, puisqu'en guest nous avons Asil de Alpha&Omega (ainsi qu'un tas de référence à cette série d'ailleurs), un personnage que j'ai trouvé trés sympathique et qui m'aura donné envie d'en savoir plus sur lui.
Puis du côté vampire, puisque ce tome est trés varié question race, nous approfondissons nos connaissances sur cette "chère" Marsillia et plus étonnant, sur son vampire fou Wulfe. Et puis nous avons un petit nouveau lui aussi trés agréable: Hao. 

Par contre le "méchant" a un charisme 0. 

Le style/L'auteur

Eux aussi n'ont pas changé et c'est toujours, avec les personnages, les bons points de Mercy Thompson. Style clair, fluide, ton humoristique par les pensées de son héroïne. 

Le mot de la fin

L'auteur a voulu être trop ambitieuse question scénario et à mon avis, s'est vautrée. Ca arrive, on peut pas tapper bon à chaque fois. La couverture est toujours aussi jolie, même si j'aimerai qu'on m'explique pourquoi elle n'a pas des bandages partout étant donné que du début à la fin de ce tome, elle n'arrête pas de se faire esquinter? J'aimerais aussi qu'on m'explique le titre (français ET anglais, je regarde toujours le titre original avant de critiquer un titre) parce qu'à part une vulgaire référence au nom du méchant, il ne représente pas du tout l'interieur du livre. 

Bref, à lire si on aime la série, juste pour retrouver les personnages et l'univers. Nottons néanmoins que c'est toujours un livre sans harem et que ça, c'est le bien. (Adaaaammmmmm *_____*)

Note: 14,5/20 (désolé, mais avec moi, le scénario, ça pardonne pas)

2 novembre 2013

Anansi Boys - Neil Gaiman

 

 

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Date de sortie:

septembre 2005

Pourquoi ce livre ?

Vous le savez depuis la chronique sur Neverwhere, Neil Gaiman fait maintenant partie de mes auteurs favoris -ou, au minimum, des auteurs que je surveille de très près.

Il y a un an environ, c'est donc avec enthousiasme que je me suis mise à lire American Gods, encensé par la critique et lauréat du prix Hugo.

Et là, stupeur : je retrouvai bien la patte de Neil Gaiman, mais tout me semblait tellement plus noir, plus glauque et plus vulgaire que j'en suis restée sur le...derrière, oui nous sommes sur un respectable blog de critiques littéraires alors je chatie mon language. N'ayant pas besoin de me déprimer encore plus, j'ai donc renoncé au tiers du livre et suis allée le rapporter, pensant lui donner une deuxième chance plus tard, à un autre moment, quand j'aurai en moi assez de réserve de guimauve, d'arc-en-ciel et de petits poneys pour affronter le côté sordide du bouquin.

Je suis récemment tombée sur Anansi Boys, qui avait le double avantage 1)de ne pas avoir été lu par moi 2)de se dérouler dans le même univers qu'American Gods, c'est à dire dans notre monde, où se baladent incognito les dieux des temps anciens et modernes.

Quoi de mieux pour me redonner envie de lire American Gods ?

Le résumé:"Si on devait définir Anansi Boys, ce serait une épopée magico-horrifico thrillo-fantastico familiale, même si cela exclut son côté polar et tout son aspect culinaire. Bref, c'est un livre de moi. Et je me suis vraiment amusé en l'écrivant. " Neil Gaiman.
Le père de Gros Charlie n'était pas ordinaire : il était Anansi, le Dieu Araignée, l'esprit de rébellion, un dieu filou capable de renverser l'ordre social, de créer une fortune à partir de rien et de défier le diable... Un héritage bien encombrant ! Une mythologie moderne où l'on trouve une sombre prophétie, des désordres familiaux, des déceptions mystiques, et des oiseaux tueur. Sans oublier un citron vert.

Le scenario

Original, un peu chaotique et la magie permet des raccourcis scénaristiques incroyables : mais rien qui ne nuise à l'intrigue.Tout événement a sa place et a été soigneusement pensé.

Les personnages

Anansi Boys prend place dans l'univers décrit précedemment dans American Gods : notre monde, malgré les technologies, est peuplé de dieux, certains vieux comme le monde et d'autres nés des nouvelles croyances. Ici, ce sont les contes africains qui sont à l'honneur. Anansi, le dieu araignée, est en quelque sorte le pendant de Coyote chez les indiens : chanceux, roublard, malicieux et adorant faire les choses au dépend des autres. Le livre suit Charles, dit Gros Charlie, fils d'Anansi et complètement ignorant du statut divin de son père, jusqu'au jour où il apprend la mort de celui-ci...

N'y allons pas par quatre chemins : les personnages de Neil Gaiman sont forcément tous bons. En recourant à très peu de description, il arrive à les définir chacun par leurs actes, leurs pensées, leurs paroles. Que ce soit le patron de Charles, Rosie sa jeune fiancée, les trois mamies rebouteuses tout droit sorties du bayou ou une ex-starlette de la télévision, tous les personnages secondaires ont une véritable présence et participent à l'intrigue.

Le style/l'auteur

Neil Gaiman a une sacrée dose de talent. Celui de pondre des histoires à nulle autre pareilles. C'est un conteur né. Celui de manier l'humour avec un petit peu plus de folie que les Anglais et un petit peu plus de flegme que les Americains.

Gaiman arrive à meler habilement des situations quotidiennes au récit de légendes. Lorsqu'il en vient aux légendes justement, cette façon merveilleuse et à la fois très primale de raconter, pleine de symboles, est proche de la tradition orale. Quand je lis la visite spirituelle de Charles avec les anciens dieux, j'ai l'impression d'écouter un vieux conteur africain. Même si, je l'avoue, je n'ai pas beaucoup l'habitude des vieux conteurs africains....Gaiman célèbre à sa manière le pouvoir des mots, le pouvoir du chant, et donc il est légitime de penser qu'il rend hommage à ces très anciennes traditions à travers son livre.

J'ai donc retrouvé, en beaucoup plus puissant et adapté à la mythologie africaine/caribéenne, ce qui faisait déjà la bizarrerie de certains passages de Neverwhere (que je tairais pour ne pas spoiler).

Sans oublier, bien évidemment, une bonne dose d'humour.

Bref

Du pur Gaiman. M'a réconcilié avec l'univers d'American Gods. Je considère donc que ce livre comme une vraie réussite, surtout au vu du thème : autant je m'y retrouve en mythologies égyptienne, grecque, romaine, celtique et arthurienne, voire même amérindienne....autant en mythologie ouest africaine, je n'y connais que pouic. Notez également que je suis arachnophobe, mais ça ne m'a pas empêchée d'avoir beaucoup de sympathie pour les rejetons d'Anansi (sacré Gaiman!)

Note

17/20

 

20 octobre 2013

Dôme, tome 1 - Stephen King

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Date de sortie:

mars 2013

 

Pourquoi ce livre ?

 Parce que je n'avais rien à lire, aucune bibliothèque à la ronde, et une furieuse envie de commencer un roman fantastico-horrifique. J'ai choisi une valeur sure : Stephen King. Je n'ai lu que « Le Sang du Dragon » de cet illustre auteur, un roman assez particulier car se déroulant dans un univers de fantasy pure (et pas de fantasy-science fiction-post apo comme dans La Tour Sombre, beaucoup trop cauchemardesque pour moi) alors que King choisit plutot le quotidien d'une petite ville d'Amérique comme point de départ de ses intrigues. Par ailleurs, qui ne connait pas « Ca » (une grande partie de ma sympathie pour l'auteur vient du fait qu'il a su parfaitement épinglé ma phobie des clowns) ou les « Tommyknockers », tous deux adaptés à la télé ? Ou « Dolores Clayborne », ou « The Mist », ou encore mieux « Shining » (je n'ai pas vu le film entier, mais j'ai longtemps eu les chocottes dans un hotel après ça) ?

 

Le résumé:

 (résumé Livre de Poche)

Un matin d’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Jim Rennie, premier adjoint de Chester Mill, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran d’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…

 

Le scenario

 Je ne peux pas en dire grand chose, je me suis arrêtée au 3eme chapitre. Je suis certaine que l'intrigue regorge de secrets familiaux et de cadavres dans le placard (littéralement), mis en lumière par la survenue d'évenements fantastiques.

 

Les personnages

 Hum. Difficile de me prononcer. Les personnages de King sont rarement faits pour être appréciés de toute façon, et cela fait partie de son talent. Je dirai donc que les personnages du roman me font le même effet que les jeux de société policiers : on les regarde évoluer dans un lieu clos, et dans le lot il y en a qu'on haït plus que d'autres.

 

Le style/l'auteur

 C'est là que le bât blesse. Je connaissais pourtant le style de Stephen King, même après « Le Sang du Dragon » qui n'est pourtant pas représentatif de la majorité de son œuvre. Je connaissais sa propention à faire survenir des scènes horribles au milieu de la banalité la plus crasse. Et en toute franchise, en achetant « Dome » je m'attendais à quelque chose dans la veine de « The Myst ». J'adore le brouillard comme je le crains, et les quelques scènes de l'adaptation TV m'avaient donné de délicieuses sueurs froides.

Seulement. Là où le brouillard s'insinue avec sournoisie et permet à la tension et à l'horreur de monter par paliers, dans Dome...et bien paf ! On se retrouve dès les premières pages avec du sang sur les murs. Le Dome d'installe de façon très soudaine et coupe en deux tout ce qui a le malheur de se trouver sur son tracé. Voilà voilà. Je vous laisse imaginer le tableau...ajoutez à ça une scène de meurtre autant inexplicable que sauvage, et vous vous retrouvez avec une Lady Lantern un peu dégoûtée et très contrariée. Pourquoi ? Autant le meurtre aura peut être son explication (et encore, il est vraiment malsain), autant le reste c'est de la violence gratuite. King aurait pu s'en passer sans nuire ni à l'intrigue ni au suspense. Quel interêt de décrire par le menu le résultat d'un crash aérien ? De décrire des membres déchiquetés un peu partout...dès la 3EME PAGE ? Réponse : aucun. King a sans doute voulu trancher (ahah, blague pas drôle) avec le reste de ses œuvres et utiliser un début percutant, mais avec moi ça n'a pas marché.

A part ça, la couverture est très bien, mais si c'était pas le cas on commencerait à désespérer du milieu de l'édition.

 

 Bref

Comme on dit dans la vie courante « ça m'a gonflée ». Peut être n'étais-je pas dans l'humeur adéquate pour ça, mais je n'ai pas pu continuer au delà du 3eme chapitre, rebutée par tant de barbarie gratuite. Bon en même temps, j'avoue que j'étais en train de manger un bout de steak à ce moment là, donc ça a un peu bousculé mon appétit, si je puis dire...et on bouscule pas mon appétit sans en subir les funestes conséquences : le livre a fini sa course sur la plus haute étagère de ma chambre après un tir rageur. Rah. Non mais.

Peut être lui donnerai-je une seconde chance, ou peut être le revendrai-je pour acheter « The Mist » à la place.

 

Note

7/20

 

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10 octobre 2013

Neverwhere - Neil Gaiman

 

 

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Date de sortie: 1996

Pourquoi ce livre ?

J'avais vu le film Stardust. J'avais aussi entendu parlé de Coraline. J'avais lu De Bons Présages. Et puis un jour j'ai réalisé que le fil conducteur entre tout ça était Neil Gaiman, auteur/co-autheur de ces trois œuvres, et qu'il était grand temps que je me mette sérieusement à découvrir ses romans.

J'ai donc commencé par Neverwhere et son cadre londonien.

 

Le résumé: (toujours par moi)
Richard Mayhew n'apprécie pas particulièrement Londres. Il n'en connait que le métro, les locaux de l'agence où il travaille, et les galeries d'art qu'il parcourt à contre-coeur pour faire plaisir à sa future fiancée exigeante.
Richard est gentil, d'une gentillesse doucement couarde: il laisse les autres décider de sa vie.
Jusqu'à un beau soir où, à son propre étonnement, il porte secours à une jeune clocharde blessée.
Commence alors une longue suite d'évènements incroyables : deux hommes en noir onctueusement dangereux le surveillent, la jeune clocharde se volatilise sans une trace, et tout le monde semble avoir oublié qui est Richard.
De déconvenues en déconvenues, Richard va plonger dans le monde coloré, burlesque et cruel de la Londres d'En Bas, sorte de Cour des Miracles cristallisant les mythes urbains des trois derniers siècles de la capitale du royaume d'Angleterre.
Et Richard aura un plus grand rôle à y jouer que lui même, l'énigmatique Porte, le sympathique Old Bailey ou le roublard Marquis de Carabas ne le soupçonnent...


Le scenario

Rendue complexe par les changements incessants de lieux, l'intrigue est en vérité assez simple, mais aussi terriblement efficace.

 

Les personnages

Il n'y a quasiment aucun personnage dans ce livre qui ne mérite pas une longue et passionante discussion. Tous ont une essence, une consistance comme on en voit rarement, sans pour autant nécessiter des pages et des pages de description. Mieux encore, sans se faire au détriment del'intrigue ou du rythme de narration.

Dans ce monde inquiétant, parfois majestueux et souvent halluciné, la dégringolade de Richard qui ne cesse de tomber de Charybde en Scylla est captivante ; en grande partie parce qu'on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine empathie pour ce mec un peu banal, foncièrement casanier mais au courage enfoui sous des strates bien épaisses de pragmatisme, englué dans sa routine (et tout va bien évidemment voler en éclats au contact de la londres d'En Bas). Quant à Porte (oui c'est son nom), la jeune mendiante qui ne l'est pas en vérité, on arrive au fil des pages à avoir envie de la protéger presqu'autant que Richard. Je ne parle pas des personnages secondaires truculents, il y en a trop : Old Bailey, le marquis de Carabas, la Chasseuse...Les méchants ne sont pas en reste : au premier abord ils font énormément penser au Mr Jones en costume de Matrix, mais à travers quelques scènes ou d'infimes gestes on découvre que ce n'est un vague plagiat, mais qu'ils sont beaucoup, beaucoup mais alors énormément plus terrifiants que Mr Jones (scène de la figurine de porcelaine chinoise...).

Bref : un régal.

 

Le style/l'auteur

Humour anglais grinçant, mythes urbains ressuscités, personnages hauts en couleur, effrayants ou cocasses : Neverwhere est à l'image des « Marchés Flottants » décrits dans le livre, un fouillis hétéroclite délicieusement exotique, avec ici et là de multiples clins d'oeil à des références connues.
A mi chemin entre l'ère victorienne raffinée et l'atmosphère cruelle des contes de grimm, ce livre est pour moi une excellente surprise.Et j'ai particulièrement aimé tous les passages se déroulant dans la face cachée du métro londonien.

 

Bref

En une phrase comme en mille : j'ai adoré ce livre. Avec De Bons Présages, mes deux livres fétiches de cet auteur à ce jour.

 

Note  19/20

 

PS : ...je viens d'apprendre que le livre est en fait dérivé d'une série éponyme de la BBC de 1996 que Neil Gaiman a écrite.

….Compatriotes anglais : laissez moi enterrer des siècles de rivalité et vous serrer bien fort dans mes bras.

Mieux : qu'une version audio a été enregistrée avec James McAvoy et BENEDICT CUMBERBATCH. Affdbflbkdfkbfk. Je convulse. Il FAUT que je mette la main sur ça.

 

10 octobre 2013

Les Princes Marchands, tome 1 : Une Affaire de Famille - Charles Stross

 

uneaffairedefamille

Date de sortie  : 2006

Pourquoi ce livre ?

Par interêt de découvrir une série à mi-chemin entre SF et Fantasy.

 

Le résumé: (de moi, petite fofolle que je suis)
Prenez une jeune médecin reconvertie en journaliste spécialisée dans l'économie et les biotechnologies. Aidée d'une attachée de recherche documentaire, Miriam met au jour un scandale financier qui pourrait bien être le scoop de l'année si il était publié. Malheureusement, la direction du journal y est elle même salement impliquée...et décide donc de licencier sur-le-champ les deux jeunes femme, prétextes fallacieux à l'appui, et en leur faisant comprendre qu'elles risquent de très très gros ennuis si jamais l'idée leur venait de divulguer l'affaire.
Au même moment, la mère adoptive de Miriam lui remet l'héritage laissé par sa mère naturelle : un médaillon gravé d'un dessin compliqué, grâce auquel Miriam, ébahie, se retrouve propulsée vers un monde inconnu, un univers parallèle où l'Europe est sous le joug des Huns, où le modèle économique américain est resté figé au Moyen Age et où les richesses sont partagés par un petit nombre de nobles. Le Clan règne en maître sur les transactions du nord de l'Amérique : et, comble du comble, Miriam est l'une des leurs! Dotée du pouvoir de voyager entre les mondes, elle fait partie de l'élite du Clan, et sa brusque réapparition pourrait bien lui valoir quelques inimitiés dans cette société où les intrigues vont bon cours, et où armes automatiques et bombes remplacent avantageusement poisons et poignards....


Le scenario

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la saga des Princes Marchands nous offre autre chose que ce à quoi on est habitués en science fiction matinée de fantasy.
C'est en quelques sorte une bonne surprise, mais je ne m'attendais pas à une intrigue si...mature. Dans le sens où il est souvent question d'argent, de politique, voire de modèles économiques. Pour comparer ça à quelque chose de connu, j'ai eu l'impression de lire un polar sur le milieu de la mafia! Mais c'est bien là l'objectif de l'auteur : montrer le Clan sous son vrai jour, celui d'une sorte de ligue commerciale du Moyen Age européen, dépourvue de scrupules. En ceci, l'approche de l'auteur est similaire à celle de KJ Parker sur la trilogie Loredan : introduire des notions « bassement » économiques et matérielles dans un monde de fantasy.
L'aspect humoristique est assuré par certaines situations cocasses, dont beaucoup naissent des (non) efforts d'adaptation de Miriam à son rang et à ce nouvel univers : porter de lourdes robes, se conformer au protocole...tout en veillant à rester en vie!
De l'autre coté du miroir, les plus riches ont accès aux innovations du monde moderne, mais leurs habitudes de vie et leurs valeurs restent globalement moyenâgeuses. D'où de savoureux décalages : une jeune fille de bonne famille apprend à coudre, jouer du violon, minauder en public, rêver au prince charmant, porter de belles robes ouvragées...et éventuellement à tirer au pistolet et à dormir avec une mitraillette MP5 sous son oreiller.
Je dois toutefois avouer que l'illustration de couverture n'est absolument pas appropriée : les personnages représentés ont l'air juvéniles, voire même sortis de Final Fantasy, alors que l'héroïne a 30 ans bien sonnés, un divorce et un enfant derrière elle, et des préoccupations d'adultes.

Les personnages

Aucun ne m'a réellement captivé. On va dire que chacun remplit son rôle. Miriam est un peu trop âgée et un peu trop sérieuse pour que je puisse m'identifier à elle.

Le style/l'auteur

Correct, sans plus. J'ai été un peu déçue de ne pas découvrir un univers flamboyant comme celui de la Londres d'En bas de Neil Gaiman, mais il semblerait que ce soit un choix délibéré de la part de l'auteur.


Bref
Angle d'attaque assez novateur, mais qui ne plaira pas à une majorité du lectorat de fantasy habitué à plus de...fantaisie. Les considérations économiques en rebuteront beaucoup mais je trouve que ça reste équilibré par rapport au reste du livre (même si je n'ai toujours pas compris certains trucs!).
Avec du recul sur cette lecture datant de quelques années maintenant, je m'aperçois néanmoins que cette série ne m'a pas semblée assez spéciale pour ressentir le besoin impérieux de m'intéresser aux autres tomes. Avis pas désagréable mais neutre. en revanche convaincue que c'est du très bon matériel pour une adaptation télévisée.



Note

13,5/20

7 octobre 2013

Les Dossiers Dresden, tome 3 : A tombeau ouvert (Jim Butcher)

 

tome 1

tombeau-ouvert

Le résumé (quatrème de couverture, Editions Bragelonne)

Harry Dresden a affronté son lot d’horreurs, des vampires surexcités aux garous psychotiques. Mais toutes ces années passées à combattre le surnaturel ne l’ont pas préparé à ça : le monde des esprits est devenu fou. Les fantômes harcèlent Chicago, des spectres torturés, violents et… sanguinaires. Quelqu’un – ou quelque chose – les pousse à se réveiller de méchante humeur. Pourquoi ? Et pourquoi la plupart des victimes ont-elles un lien avec Harry ? S’il ne le découvre pas bientôt, il pourrait bien lui aussi passer de l’autre côté.

 

Pourquoi ?

Lire un bouquin de Bit Lit en mangeant un hamburger fait partie de mes plaisirs coupables de ces dernières années.Terrible pour les neurones comme pour la ligne, j'en conviens. Mais je ne le réserve qu'aux situations de déprime particulière, le hamburger remplaçant le pot de Haagen Daas et le roman la série télé débile. Chacun ses méthodes.

Or donc : j'étais dans un de ces moments quand je me mis à la recherche d'une nouvelle série de Bit Lit à feuilleter, détester puis revendre (finalement, peu de bouquins de ce sous-genre trouvent grâce à mes yeux). Dans un sursaut de lucidité, je décidais de rehausser un peu mes standards habituels et me mettais donc en quête du produit le plus original que je pus trouver sur les étagères remplies d'occasions. Un bon quart d'heure plus tard, alors que je replaçais le énième clone d'une histoire terriblement standard maintes fois déclinée, je tombais sur le tome 3 des Dossiers Dresden. Avec une accroche comme « Tous les bon sorciers s'appellent Harry », les aventures de Harry Dresden éveillèrent juste assez ma curiosité pour que je lise les premières pages. Un héros masculin (adios poncif de l'heroine de Bit Lit) qui ne soit ni vampire ni loup-garou (deuxième poncif) et la garantie d'un premier chapitre à la fois drôle et effrayant furent suffisants pour me faire acheter le tome, l'emporter chez moi et commencer les dossiers Dresden au milieu de leur cycle.

 

 

Bons points

Comme dit plus haut, un héros plutot qu'une heroine ne fait pas de mal. Je commençais à en avoir marre des personnages secondaires masculins qualifiés de « diablement sexy » (ô originalité, suspends ton vol).

Et justement, si Harry est un agréable compagnon dans la première partie du bouquin mais devient insupportable dans la 2eme (voir ce que j'ai écris plus bas), plusieurs personnages secondaires arrivent à sauver l'ensemble : le meilleur ami de Harry, templier de son état, et Bob, l'esprit emprisonné dans un crâne et qui marchande ses services contre des romans à l'eau de rose. Le premier chapitre arrive à tirer quelques rires francs : imaginez un magicien et un templier coincés dans une Coccinelle quadricolore, filant à toute allure pour pratiquer un exorcisme de dernière minute à l'autre bout de la ville. Le templier est d'ailleurs un personnage très intéressant, à la fois humble, croyant au dernier degré mais très digne et finalement très attachant. C'est un tour de force que de faire aimer un personnage aussi...parfait, véritable incarnation du preux chevalier blanc. On peut également citer certains "antagonistes", tel que cet archétype du vampire, très beau et badin, pourtant profondément attaché à une humaine n'a visiblement plus toute sa tête.

Certains passages du bal masqué des vampires sont marrants, à mi chemin entre comique et danger latent.

On peut également créditer l'auteur de ne pas avoir fait de Harry quelqu' un d'invincible, loin de là : il lui arrive de se faire rabattre le caquet et son coté bravache en prend un coup de temps en temps. Il lui arrive également de prendre des décisions égoistes et parfois regrettables.

Les vampires sont décrits comme de véritables monstres, leur enveloppe humaine n'étant qu'une façade. Et comme je déteste les vampires...et bien j'ai été servie!

 

Mauvais points

Je ne sais pas si c'est le revers de la médaille du héros masculin, mais certaines décisions prises par le héros m'ont paru dangereusement stupides. Voire complètement inconséquentes. Du style : « Hum, il me reste 4 heures avant la tombée de la nuit et le retour de la Chose qui terrorise un quartier et j'ai deux carnets remplis de notes sur ladite Chose qui m'ont été léguées par un spécialiste du domaine. Qui plus est je n'ai qu'une vague idée de ce à quoi je suis confronté et des précisions seraient les bienvenues. D'accord : je vais lire ces notes et en apprendre plus parcourir au pifomètre la ville pour retrouver la jeune fille qui a cherché mon aide hier de façon à me retrouver totalement dépourvu quand le soir tombera. Ouais, ça paraît un bon plan». Mais....mais dites moi mon bon ami, vous ne seriez pas un peu con des fois? Bref, à la première incohérence de ce genre ça passe, mais au bout de la 3eme, j'étais devenue intimement convaincue que l'auteur avait décidé en toute lucidité de faire de son personnage un vrai manche en stratégie. Ce n'est pas possible autrement.

Voilà comment on se retrouve dans les derniers chapitres avec ce fameux « climax » de Bit Lit. Ou, pour faire simple, ce moment où toutes les tuiles arrivent en même temps. Là c'est la même chose, puissance 1 milliard. D'où le second reproche majeur à la série : Harry est tellement amoché qu'à un moment on se pose sérieusement la question de savoir si il est techniquement possible qu'il tienne debout. D'autant plus que, hein, ses pouvoirs ne sont pas si géniaux que ça (mais c'est à classer dans les avantages finalement). En réalité, il ne cesse de se faire sauver la mise par sa marraine douée d'une ancienneté, d'une beauté, et de pouvois phénoménaux.

Et nous arrivons au 3eme reproche : les fées. Pardons, les faes. Encore mieux, les sidhes. Sachez que depuis la lecture de Merry Gentry, il suffit de prononcer ce mot en ma présence pour que je me hérisse, trouve refuge au haut d'un placard et me mette à feuler dans la demi-seconde qui suit. Une sidhe, donc, puisque ça fait classe. Cette marraine est une caricature scénaristique ambulante. Attirée (j'utilise à dessein ce mot ambigu) par...par on ne sait quoi chez Harry, elle adore passer des pactes pour essayer de lui mettre le grapin dessus. On ne sait pas ce qui l'intéresse chez lui, mais nul doute que parmi les options il y en a forcément une pour flatter les bas instincts masculins du lecteur (...si tant est qu'ils existent des gars qui lisent de la Bit Lit. L'auteur est aussi un homme, incidemment).

4ème reproche : à force de jouer au chat et à la souris avec sa méchante marraine, tout en trouvant le moyen de quand même se faire secourir par elle au moins trois fois dans le tome, Harry commence un tout petit peu à me courir sur le haricot. Ce n'est plus de la bravoure, c'est un comportement de gosse qui dit « nan ! Pis d'abord t'es méchante et j'irai pô avec toi et pis même si tu me sauves j'en ai rien à fout' ». Enfin quoi, il y a contradiction à un moment : si tu ne veux vraiment ne rien avoir avec elle, arrange toi pour élaborer des plans qui tiennent debout au lieu de foncer tête baissée et d'éviter ainsi qu'elle affermisse encore un peu plus sa prise sur toi en te sauvant encore une fois d'une mort certaine. Rah. Harry m'énerve. Et sa copine ne vaut pas mieux : quand bien même on lui répète quatre fois qu'aller à un bal pour vampires, qui plus est en ayant trafiqué une invitation, est une très mauvaise idée, et quand bien meme c'est Harry (ton petit copain magicien qui doit savoir de quoi il parle, tu te rappelles ?) qui lui dit...et bien elle y va incognito. Oui c'est brave en un sens, oui c'est motivé par sa passion journalistique, mais même moi je peux voir que c'est vraiment pas malin, à la fois pour elle et pour son petit copain. Les personnages de cette série ont une propention à agir stupidemment par défi pour faire rebelle, c'est incroyable.

Et enfin, 5eme reproche : le principal interêt romantique du héros (comprendre : sa meuf) a un goût vestimentaire discutable. Genre porter des tailleurs moulants avec un top qui montre son ventre. Elle me fait vaguement penser à une Lois Lane un peu trop sexy (bien que son coté « reporter acharnée » la rende plutot sympathique, à défaut de lui insuffler une ligne de conduite intelligente...). Heureusement, ces passages émoustillants (pas de scènes explicites cependant) ne sont pas plétore, et on est heureusement très loin du harem.

Dernière précision : la « reine » des vampires (enfin, de la Cour Rouge, je sais plus, bref) est elle aussi absolument caricaturale. Très belle, machiavélique, adulée par sa cour lalali lalala...aucune originalité de ce coté là.


Mot de la fin

je ne recommande pas vraiment cette série. Je lui donnerai peut être une seconde chance, mais elle reste à mon avis en dessous de Mercy Thompson. Originale par certains cotés, très convenu par d'autres et des situations poussives vers la fin. Héros aux décisions qui me laissent parfois pantoise.Les personnages féminins ne méritent pas vraiment d'être mentionnés.

 

Note : 12/20

 

 

 

5 octobre 2013

Les Cités des Anciens tome 1,2,3, 4, 5 - Robin Hobb

Hobb_T-1-Dragons_et_serpentsDates de sorties (édition poche):

-Dragons et serpents: Juin 2011
-Les eaux acides: Decembre 2011
-La fureur du fleuve: Mai 2012
-La décrue: Aout 2012
-Les gardiens des souvenirs: Janvier 2013

Pourquoi ce livre? 

Une histoire un peu stupide, de mon avis. Printemps 2012, alors que je vais tranquilement faire mes courses, je ne réussis pas à éviter le stand mobile de France Loisirs et je tombe sur une vendeuse, ma foi excellente -ils devraient l'augmenter- qui évite toutes mes manoeuvre d'esquive. Résultat, je me retrouve (plus ou moins de force -_-) abonnée à France Loisirs et obligée de leur acheter un livre 4 fois par an.

Septembre 2012, début de mon exil de 6 mois à Béziers, j'attéris dans l'une de leur boutique afin de choisir mon livre. Le choix étant pour le moins réduit et ne voyant aucune série que je suis, j'attrape le premier livre où je vois écrit "dragon" ( parce que j'adore les dragons, plus que les elfes, les magiciens ou les vampires). Sur le moment, je n'ai même pas regardée l'auteur!
Si je l'avais fait, j'aurais été plus enthousiaste. Aprés tout Robin Hobb est une grande femme de l'écriture fantasy. J'ai beau n'avoir jamais fini l'Assassin Royal car ça m'empêchait de dormir (encore une histoire stupide dans le genre...), je sais que j'avais adoré tout ce que j'avais lu. 

Le résumé (Premier Tome d'aprés Pygmalion Fantasy) 

Dans le Désert des Pluies, les serpents géants se sont enfermés dans leurs cocons, sous la supervision de la dragonne Tintaglia, pour en émerger, transformés à leur tour en dragons, et assurer la pérennité de leur race. Mais trop vieux, trop affaiblis, ils ne donnent que des créatures difformes, inachevées, incapables de survivre seules sans l’être des humains, qu’ils mettent tant à contribution pour les nourrir que les Marchands du Désert des Pluies décident de s’en débarrasser... 

Autour d’eux gravitent Thymara, jeune fille aux mains et aux pieds griffus et palmés, que ses parents n’auraient jamais dû laisser vivre ; Alise, prise entre un époux, riche Marchand qui la délaisse et la méprise, et sa passion des dragons ; et Leftrin, capitaine de vivenef à l’honnêteté élastique qui tombe sur une bille de bois-sorcier et choisit de la vendre au plus offrant malgré l’interdiction formelle qui pèse sur ce genre de commerce.

Le scenario

Original, ça il n'y a rien à dire. Loin des habituels dragons dans leur pleine force, nous avons là des créatures incapables de voler et de chasser, certains même incapable de penser correctement. Bref ils offrent un spectacle pitoyable, le savent, en sont morts de honte et pourtant, tels de vrais dragons, sont bouffis d'orgueils. Et c'est comme ça que je les aime !

Et a côté d'eux, plusieurs humains, avec leurs histoires, leurs secrets, que nous suivons en parrallele de la quête principale: trouver un nouveau lieu où les Dragons pourront vivre... En parralle ou bien le contraire? Car le titre de la série s'appelle bien: "Les Cités des Anciens", anciennes cités occupées par les dragons, enfouites, remplies de trésors convoité par les hommes. Et le but de la destination du voyage périlleux s'est focalisé sur la légendaire Kelsingra, et c'est là ce qui fait la complexité de l'histoire. 

Bref, vous l'aurez peut être compris, j'approuve totalement la trame de l'histoire et je la trouve trés passionnante à suivre, bien que, parfois, l'auteur fait trainer les choses. 

Un bon point aussi au prologue, où c'est écrit du point de vue d'un serpent, ce qui est assez étonnant et réussi et aux petites correspondances que se tiennent entre les chapitres les responsables des oiseaux voyageurs qui nous permettent de connaitre un peu la température de ce qui se passe en dehors de l'histoire et que je trouve trés agréables.

Un mauvais point au résumé des personnages qui se tient au début de chaque livre et qui n'est pas mis à jour!!!! 

Les personnages

Les personnages principaux sont tous complexes et attachants, bien que parfois on aurait envie de cogner leur tête contre un arbre. Mais c'est un bon signe, preuve qu'ils ne sont pas parfait. J'aime particulierement Leftrin, le capitaine de la Vivenef Mataf, ses sentiments pour une certaine dame, sa simplicité et ses rapports avec son propre bateau. Je me suis aussi beaucoup attachée à Thymara, ce qui fait que j'ai un peu du mal avec Sintara, la dragonne dont elle doit s'occuper et qui est une espece de peste capricieuse dans son genre.

Le style/ L'auteur

Un style trés lisible, sans difficulté. Robin Hobb n'est pas à ses débuts, loin de là, et en plus elle reprend son univers principal, celui de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la Mer. Les Cités des Anciens se termineront dans trois tomes, autant dire que c'est une série plutôt courte car les livres sont petits et écrit plutôt gros. 

Le mot de la Fin

Un livre que j'ai acheté au hasard, et dont j'attendais la suite, parfois avec impatience, parfois avec curiosité. Il me reste encore deux livres à lire pour vous dire le fin mot de l'histoire. Par contre, je dois dire que les couvertures ne sont généralement pas trés jolie (et que les dragons semblent en plastique)

Note: 17,5/20 (pour les longueurs)

Hobb_T-2-Les_eaux_acideshobb LaFureurDuFleuvehobb La_Decrue_GRANDEhobb 9782756405919_LesGardiensDesSouvenirs_CouvBD_2012

 

 

 

3 octobre 2013

La Passe Miroir Livre 1: Les fiancés de l'hiver - Christelle Dabos

la-passe-miroir

Date de sortie: Juillet 2013 [NOUVEAUTE]

Pourquoi ce livre?

La premiere fois que je l'ai vu, c'est aussi à la médiathèque. Il a une couverture toute simplement magnifique, un vrai bijou en soi. Le résumé était ma foi acceuillant, seulement... J'ai fini par me méfier des jolies couvertures et je l'ai reposé sur son socle en me disant que je verrai plus tard. HORRIBLE décision! 

Du temps à passé, je me suis retrouvée coincée au beau milieu de la campagne et ayant sous estimé l'ennui, je n'ai pas pris assez de livres avec moi. Bref, désespéré, à la sortie du code, je me suis résignée à entrer dans la seule librairie de la ville, réservée aux livres d'enfants.

Heureusement pour moi, ils avaient quelques livres "adolescent" dont celui-ci que j'ai donc acheté. Oh comme je ne regrette pas! Si je l'avais emprunté, j'aurais dû de toute façon l'acheter ensuite! Il mérite une place d'honneur dans ma bibliothèque! 

Et comme je l'ai ensuite dit, une fois rentrée dans les premieres pages... Pas moyen de m'en ressortir! 

Le résumé (d'aprés le site officiel)

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Le scénario

Pff, que dire? Un sans faute total? A partir du moment où j'ouvrais le livre, c'est comme si j'avais été aspiré à l'interieur. L'histoire est un mélange de fantastique, de complots politiques, un peu de steam punk et aussi, de romantisme. L'auteur a inventé un monde qui a assez de particularités pour ne pas me faire penser à une autre histoire (peut être un chouilla du chateau ambulant de Miyasaki, mais vu que c'est mon Miyasaki préféré, je ne vais pas m'en plaindre! ). C'est drole, touchant, intriguant et merveilleux. Et on en redemande! En tout cas moi j'en redemande!  

Les personnages

Ah Ophélie! C'est peut être parce que je me reconnais un peu en elle que j'ai été en symbiose totale. Loin de l'héroine super jolie, super forte à la Tara Duncan, nous avons un être humain, horriblement maladroit depuis un accident de miroir, qui cache derriere ses lunettes, derriere un visage inexpressif, derriere son immense écharpe vivante, ses pensées et son intelligence. Sa pureté et son courage aussi. 
C'est d'ailleurs bien la premiere fois que je lis une histoire où l'héroine passe son temps à avoir la crève (et donc à se moucher et à éternuer XD) et se retrouve à la fin du tome aussi bléssée que si elle avait participé à un match de boxe.
J'en ai dis beaucoup pour l'héroine, mais les autres personnages valent autant, ils sont brossés avec intelligence, tout en nuance et certains en folie.  

Le style/L'auteur

Un style irréprochable, fluide, doux, pour ma part je n'avais même pas l'impression de lire, les images s'inscrivaient dans mon cerveau comme un cinéma miniature et j'ai savouré ce livre comme une gourmandise. 

Et ce qui ne gache rien: l'auteur est une française! Il s'agit de son premier livre édité (autrefois elle voulait devenir bibliothécaire mais une maladie l'en a empêché) et il a gagné le concours premier roman jeunesse de Galimard, RTL et Télérama! Bref, encore une auteur a surveiller!

Le mot de la fin

J'ai adoré adoré adoré adoré et je meurs de ne pas avoir la suite!!!! 

Asuka, si tu ne l'as pas lu, lis leeeee!!! Je suis sure que toi aussi tu vas aimer ce livre! D'ailleurs ça vaut pour tout le monde! Je décrète ce livre mon coup de coeur de l'année 2013 et si vous devez n'acheter qu'un livre... Achetez celui-là!!!! 

Note: 25/20 (je sais que ça n'existe pas, mais je m'en fout! Ce livre est parfait!)

 

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